«Glaukos» est un mot de grec ancien qui signifie «bleu-vert» et qui désigne la coloration typique de la pupille chez les personnes devenues aveugles à cause du glaucome. Le glaucome survient lorsque la pression intraoculaire devient très importante et que la cornée s’opacifie. La dispersion de la lumière à cet endroit provoque la coloration verdâtre. Le glaucome est une maladie du nerf optique à l’origine d’une modification significative de la tête du nerf optique (papille).

Une pression intraoculaire élevée est considérée comme le facteur présentant le plus grand risque de survenue de cette maladie. Les personnes concernées souffrent alors de pertes du champ visuel qui peuvent aller jusqu’à la cécité totale. La maladie évolue insidieusement et n’est souvent détectée que lorsque le nerf optique est déjà irrémédiablement endommagé. Seul un contrôle régulier par un spécialiste permet de détecter le glaucome à temps. Bien que la maladie ne puisse pas être guérie, elle peut être bien traitée.

Le glaucome désigne un groupe de différentes maladies oculaires qui passent souvent inaperçues pendant longtemps, mais qui endommagent le nerf optique et réduisent à la longue la capacité visuelle. Dans le pire des cas, l’œil devient aveugle. Les deux yeux peuvent être atteints de glaucome, souvent à des moments différents. La probabilité de développer un glaucome augmente à partir de 40 ans et le risque augmente encore nettement à partir de 50 ans. Toute personne peut donc être concernée. Cette maladie insidieuse peut passer inaperçue pendant de nombreuses années. Un dépistage précoce et un traitement systématique et en temps voulu permettent d’éviter la progression de la maladie et, en fin de compte, la cécité.

Dans de nombreux cas, le glaucome s’accompagne d’une augmentation de la pression dans le globe oculaire (pression intraoculaire). Cette pression intraoculaire résulte d’une accumulation d’humeur aqueuse dans la chambre antérieure de l’œil. L’humeur aqueuse est produite par des cellules spéciales et libérée dans la chambre postérieure de l’œil. De là, elle s’écoule dans la chambre antérieure de l’œil, où elle est ensuite évacuée par le système d’évacuation situé dans l’angle de la chambre de l’œil. Cet échange permanent d’humeur aqueuse est important pour le bon fonctionnement de l’œil. L’humeur aqueuse alimente le cristallin et la cornée – qui ne sont eux-mêmes pas vascularisés – en oxygène et en nutriments.

Ce qui est déterminant pour l’apparition d’un glaucome, ce n’est pas la valeur absolue de la pression intraoculaire, mais la différence entre la pression intraoculaire et la pression dans les vaisseaux sanguins de la rétine et du nerf optique, appelée pression de perfusion. Si la pression intraoculaire augmente au point de s’approcher de la pression de perfusion, voire de la dépasser, les vaisseaux sanguins de petit calibre sont littéralement débranchés – le sang ne peut plus circuler. Les premières altérations visuelles commencent.

Au stade précoce, le glaucome n’est pas perceptible par la personne concernée, car il évolue généralement sans douleur ni symptôme. Les déficits du champ visuel commencent généralement à la périphérie du champ visuel, où ils passent longtemps inaperçus – l’acuité visuelle centrale est alors conservée; en général, un œil est touché plus tôt que l’autre. C’est pourquoi, dans ces cas, l’œil encore sain peut compenser les pertes de champ visuel, car les champs visuels des deux yeux se chevauchent partiellement. Ce n’est qu’à un stade tardif que les malades eux-mêmes se rendent compte de la limitation. Le glaucome est alors très avancé. Les pertes du champ visuel sont irréversibles.

Pour diagnostiquer le glaucome, la seule mesure de la pression intraoculaire n’est pas suffisante, car elle est soumise à certaines fluctuations naturelles. Des examens supplémentaires sont par conséquent nécessaires:

• L’examen du fond de l’œil sur une image tridimensionnelle: l’étendue des lésions du nerf optique est alors déterminée en fonction de la taille, de la couleur et de la forme du nerf optique et de ses modifications.
• L’évaluation du champ visuel: celle-ci sert à déterminer les limites du champ visuel et la sensibilité du système visuel dans l’espace perçu.
• La tomographie par cohérence optique permet de déterminer l’épaisseur et le degré de la lésion dans la couche fibreuse du nerf optique. Cette méthode d’examen, indolore et sans danger, consiste à balayer le fond de l’œil point par point à l’aide d’une lumière.